Depuis plusieurs années le secteur aéronautique met en garde contre les risques de collision entre les drones et les avions. L’EASA (agence européenne de sécurité aérienne) a recensé en Europe une vingtaine d’incidents en 2016 dont sept ont été jugés sérieux. Pour autant, on ignorait jusque-là l’impact réel que pouvait provoquer un petit multirotor sur un avion. L’institut de recherche de l’Université de Dayton (Etat de l’Ohio) vient de nous apporter la réponse en réalisant un crash test unique en son genre.
Les chercheurs ont en effet simulé en septembre dernier la collision d’un drone avec l’aile d’un petit avion de tourisme (Mooney M20). A l’aide d’un canon à air comprimé le quadricoptère de 900 g a été lancé à une vitesse de 380 km/h. Contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer il n’a pas volé en éclats au moment de l’impact mais il est venu perforer littéralement la voilure. En venant s’encastrer à l’intérieur de l’aile, le drone a provoqué d’importants dégâts (voir la vidéo). Selon Kevin Poormon, le responsable du département Physique des impacts de l’université de Dayton, si le drone avait été lancé à 800 km/h, soit la vitesse d’un jet d’affaires ou d’un avion de ligne en vol, les dégâts auraient été probablement bien supérieurs.
Après ce crash test, les chercheurs en ont ensuite réalisé un autre, dans les mêmes conditions, avec cette fois un bloc de gélatine faisant office de volatile. Verdict ? L’oiseau a causé plus de dégâts apparents sur l’aile (le bord d’attaque en l’occurrence) mais le drone est allé se loger bien plus loin dans la structure et a endommagé le longeron. Cela n’a pas été le cas avec le volatile.
Pour information le drone testé est un Phantom 2 de DJI. Le fabricant chinois a d'ailleurs demandé à l’institut de recherche américain de retirer l’article du blog ainsi que la vidéo qu'elle juge "trompeuse". A l'heure où nous écrivons cet article, l'institut n'a pas répondu favorablement à cette demande.