Aéroport international de Los Angeles, vol Air France 65, destination Paris Charles de Gaulle. Pour ce vol long-courrier, d’une durée de près de 11 heures, 80 passagers prennent place dans la cabine Affaires, située sur le pont supérieur. À peine installés, une boisson d’accueil leur est proposée, avec ou sans bulles. L’objectif d'Air France est clair : chouchouter ces clients qui ne représentent que 10 % de ses voyageurs mais 30 % du chiffre d’affaires de la compagnie. Prix moyen de l’aller-simple : 4 500 euros, c’est sept fois plus cher qu’un billet en classe éco. Alors qu’est-ce qui justifie cette différence de prix ?
Laurence Priad – Chef de cabine principal chez Air France :
« Beaucoup de choses. Le siège d’abord. C’est deux concepts différents, le siège, l’espace en cabine... Vous avez moins de sièges donc forcément plus d’espace, le service est aussi davantage personnalisé. »
2 heures après le décollage, les huit hôtesses et stewards dédiés exclusivement à cette classe s’activent à la préparation du dîner. Au menu : tournedos et sa purée de pommes de terre au basilic, noix de Saint-Jacques et riz basmati ou poulet au Xérès et sa semoule méridionale concocté par le chef triplement étoilé Joël Robuchon.
Florian Bardin – Steward Air France :
« On réchauffe les cassolettes, on a des fiches qui nous sont données par notre prestataire de service qui nous conseillent au niveau du temps de cuisson, pour respecter au mieux les cuissons qui ont été faites par les cuisiniers à la base. On prépare le pain, on prépare le vin, on met tout en place pour que le service soit le plus fluide possible, sur l’A380 en plus, en ayant deux offices différents, on est obligés de beaucoup communiquer pour que les deux côtés puissent partir en même temps et que ce soit plus joli. »
Après le trio de desserts, l’intensité lumineuse de la cabine est réduite pour que les passagers puissent faire un petit somme sur leur fauteuil-lit long de 2 mètres ou profiter du système de divertissement en vol.
6 heures plus tard, à 10 700 mètres d’altitude, c’est déjà l’heure du petit déjeuner.
Pour être encore plus à l’écoute de ses clients, Air France teste également depuis janvier un suivi de ses voyageurs. 300 chefs de cabine principaux sont en effet équipés de tablettes où en face du nom du passager sont inscrits les éventuels dysfonctionnements rencontrés lors de précédents vols comme un retard ou un bagage égaré.
Isabelle Laclau – Chef de cabine principal Classe Affaires chez Air France :
« Ça permet d’avoir une action commerciale derrière, c’est à dire de faire un geste à bord, nous les chefs de cabine on a la possibilité effectivement d’offrir des miles, d’offrir quelque chose dans les ventes à bord etc… »
Et du côté des passagers, la statisfaction est au rendez-vous :
« Les serveuses sont vraiment agréables, tout va bien. »
« C’est confortable, c’est moderne, c’est propre, la nourriture est délicieuse, le service est impeccable, j’adore. »
« L’espace est agréable, et la cabine est silencieuse. »
10 heures et 45 minutes après avoir quitté Los Angeles la piste de l’aéroport Paris Charles de Gaulle est en vue. Grâce aux trois passerelles mises en place, les 80 clients de la classe Affaires et les 436 autres passagers débarquent. Le gros-porteur quant à lui repartira dans quelques heures pour un nouvelle destination.