Si depuis le début du XXème siècle, les pièces d’avions subissent un traitement de surface, les techniques ont, elles, évoluées. Pour preuve, cet atelier flambant neuf et entièrement automatisé du motoriste Microturbo. Ici, la filiale du groupe Safran conçoit et fabrique les pièces aéronautiques qui composent les démarreurs, les groupes auxiliaires de puissance ou encore les propulseurs, et toutes passent par cinq bains bouillonnants. Objectif premier : lutter contre la rouille.
Stéphane Meyer, Responsable Atelier Traitement de Surface - Microturbo (Groupe Safran) : « Pour faire un traitement anticorrosion on commence toujours par dégraisser les pièces pour préparer la surface, après on la décape, et après, à travers des produits à base de chrome par exemple, on fait rentrer du chrome superficiellement en surface, qui lui, fait une barrière par rapport au milieu extérieur et qui protège de la corrosion au final. En fait si les pièces ne sont pas traitées, le risque c’est d’avoir des pannes-machine ou une durée de vie très limitée du moteur. »
Au-delà de cette fonction protectrice, un traitement de surface sert aussi à renforcer les pièces ou certaines parties de pièces en aluminium ou en acier, à les rendre plus robustes en améliorant leurs propriétés de base. Comptez pour la durée d’un cycle complet entre 30 minutes et 3 heures.
Grâce à cette couche qui varie selon les traitements de 1 à 16 microns, soit moins de 0,02 mm, les pièces pourront affronter les contraintes auxquelles elles seront soumises pendant leur exploitation comme des températures de 900° ou des conditions marines, particulièrement agressives pour les métaux.
Microturbo équipe en effet des avions de chasse comme le Rafale, des hélicoptères lourds comme le NH90, ou encore des missiles. Aujourd’hui, 95% de son chiffre d’affaires est d’ailleurs réalisé avec le marché militaire mais au vu des coupes budgétaires dans ce secteur, le motoriste se laisse 15 ans pour rééquilibrer ses activités avec le civil et ce, grâce notamment à l’aviation d’affaires.
Pierre-Yves Morvan, Directeur Général – Microturbo (Groupe Safran) : «On a actuellement deux produits en développement en partenariat avec Pratt & Whitney AeroPower, ces deux produits sont l’APU (groupe auxiliaire de puissance) du Falcon 5X et l’APU du Global 7000/8000, donc pour Dassault et pour Bombardier au Canada, donc ces 2 produits sont actuellement en train de tourner aux bancs, sont dans les essais de développement et de certification. »
Ce n’est donc pas un hasard si Microturbo a investi près de 2 millions d’euros dans ces lignes de traitement de surface. Ces nouvelles installations permettent en effet de gagner en productivité et d’optimiser les coûts. Grâce à ces robots de manutention équipés de capteurs qui immergent 10 000 pièces par an dans quelques 28 000 litres de produits chimiques et d’eau déminéralisée, 6 opérateurs seulement sont nécessaires et les risques encourus, de projection notamment, sont désormais infimes.