Le freinage est l’une des fonctions vitales d'un avion. ll faut pouvoir en cas d’urgence stopper le plus rapidement possible des appareils de plusieurs centaines de tonnes en un minimum de temps forcément. La masse maximale au décollage d’un A380 est de 575 t par exemple, celle d’un Boeing 747 de 448 t. Selon les informations communiquées par Safran Landing Systems il faut donc que les freins puissent encaisser de très hautes températures qui peuvent avoisiner les 1 000°C voire plus. La température du carbone des freins peut en effet atteindre 2 500°C lors d'un freinage d'urgence, les pneus se dégonflent alors automatiquement. On peut retrouver de telles températures en Formule 1 en cas de freinage extrême du véhicule. Et pour refroidir plus rapidement les freins, avant un redécollage de l'avion, il existe des ventilateurs de frein.
Le carbone est aujourd’hui la meilleure technologie pour un freinage de haute performance qui demande l’absorption d’une très grande quantité d’énergie. Là où deux plaquettes de frein suffisent pour arrêter une voiture standard, un avion a besoin d'un empilement de disques frottant les uns sur les autres (notre photo).
Par rapport aux disques de freins en acier qui équipaient les avions de ligne et les avions militaires de la précédente génération, le carbone a plusieurs avantages : sur le plan de la performance, du gain de masse (deux fois plus léger que ceux en acier) et de l’endurance (la longévité d’un disque carbone est deux fois supérieure à celle d’un disque en acier). Par ailleurs, le carbone est insensible aux chocs thermiques et à la fatigue mécanique. Quant au prix, il est similaire à celui d’un disque en acier. Dans une tendance vers le toujours plus électrique, les équipements de freinage hydrauliques sont remplacés au fur et à mesure par des systèmes électriques.