On vous en parlait il y a deux ans, le TaxiBot est certifié depuis octobre dernier par l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne. Première et seule utilisatrice à ce jour, la compagnie Lufthansa à mis en service trois de ces tracteurs d’avions électriques sur l’aéroport de Francfort où nous nous sommes rendus. Mais comment fonctionne le TaxiBot ?
Pour avancer au sol, un avion doit allumer ses moteurs, et consommer du carburant. Pour éviter ce gaspillage, le TaxiBot est là pour remorquer les avions de la porte d’embarquement à la piste de décollage. Totalement électrique, il permet d’économiser entre 50 et 100 kg de kérosène par trajet pour un Boeing 737, et jusqu’à 600 kg pour un A380, sans compter les émissions de CO2.
C’est le pilote depuis son cockpit qui manœuvre le tracteur avec ses commandes habituelles. S’il tourne par exemple, le tapis roulant du TaxiBot enregistre le mouvement du train d’atterrissage avant et transmet l’instruction aux huit roues du tracteur.
Yéhoshua Eldar - Vice président executif de IAI
« Le TaxiBot doit tourner exactement au même degré que l’avion, tout cela, ce sont des problèmes technologiques qui ont du être résolus. »
Pour bénéficier de ce nouvel outil, Lufthansa s’est associé à deux fabricants : Israël Aerospace Industries (IAI) et le groupe français TLD. La compagnie allemande se donne un an pour chiffrer les économies réalisées mais prévoit dores et déjà d’acquérir d’autres tracteurs, y compris un modèle plus grand, en cours de développement pour les appareils long-courrier.
Kay Kratky - Directeur des Opérations de Lufthansa à Francfort
« On estime qu’il pourrait y avoir un maximum de huit à dix, peut-être onze tracteurs, que nous utiliserions pour notre flotte de court-courrier. Maintenant, comme vous l’avez entendu, à la fin de l’année nous allons décider si nous passons à une deuxième phase du projet pour nos appareils long-courrier. Une fois que l'on aura décidé d'en utiliser pour des avions plus grands, nous pourrions avoir deux, trois ou quatre tracteurs supplémentaires. »
Si le TaxiBot fait ses preuves, d’autres compagnies pourraient investir. Des discussions sont actuellement en cours, mais aucune n’a abouti pour l’instant. Quant au prix unitaire de ce tracteur d’avion électrique, il reste pour l’heure confidentiel. Safran, Honeywell et Airbus travaillent de leur côté sur un autre système de taxiage électrique.