C’est sans doute en partie grâce à son B-2 que l’avionneur américain Northrop Grumman vient de se voir attribué par le Pentagone le contrat portant sur un nouveau bombardier furtif à long rayon d’action. Un marché portant sur cent appareils de 80 milliards de dollars qui échappe à Boeing et Lockheed Martin.
Car l’US Air Force connaît bien Northrop. Ces dix-huit dernières années, elle a utilisé son bombardier furtif au Kosovo, en Afghanistan, en Irak ou encore en Lybie.
Développé dans le plus grand secret à la fin des années 70, le B-2 a pris son envol pour la première fois le 17 juillet 1989. A l’époque, les personnes travaillant sur l’appareil étaient tenues à la plus grande discrétion. Bruce Hinds, Ancien chef pilote d’essais B-2 chez Northrop Grumman se souvient de son entretien d’embauche à l’époque : « Qui êtes vous ? Je ne peux rien vous dire. Où est-ce que je travaillerai ? Je ne peux rien vous dire. Qu’est-ce que je ferai ? Je ne peux rien vous dire. Avec une telle offre, comment est-ce que je pouvais refuser ? »
Grâce notamment à la partie inférieure de son fuselage extrêmement plate et ses formes très ‘tranchées’, le B-2 réfléchit les ondes et devient ainsi quasi-indétectable par les radars. Capable de transporter 20 tonnes de bombes dans sa soute sur 11 000 kilomètres sans ravitaillement, le bombardier furtif a néanmoins un défaut, son prix. Plus de deux milliards de dollars l’unité. L’US Air Force n’en a d’ailleurs finalement acheté que 21 exemplaires sur les 132 prévus initialement. Les B-2 doivent rester en service jusqu’en 2058.