C’est à l’occasion du salon Aero India qui s’est tenu du 18 au 22 février à Bangalore dans le sud du pays, que l’Inde a décidé de faire un virage à 180 degrés. Le Premier Ministre indien Narendra Modi a en effet prôné le « Make in India », la fabrication en Inde.
Le pays, premier importateur mondial d'armement, souhaite en effet porter de 40 à 70% la production d’équipement militaire sur son sol d’ici à 2020. Pour ce faire, le gouvernement indien a relevé à 49% la participation que peut détenir un investisseur étranger dans un groupe de défense en Inde.
Philippe Boissat, Conseiller principal aérospatial et défense Europe - Deloitte
« A la fin du fin, c’est "made in India" même si des entreprises extérieures viennent apporter leur savoir-faire. C’est à la fois une protection du marché par des taxes et par le fait que le capital ne soit pas qu' aux investisseurs étrangers, et le fait de pouvoir faire travailler les gens sur place. »
Selon le gouvernement de Modi, une réduction d’un quart des importations militaires du pays pourrait créer jusqu’à 120 000 emplois hautement qualifiés en Inde. A l’image du Rafale dont 108 exemplaires doivent être fabriqués sur place. L’inde affiche ses ambitions. Le pays souhaite s’accaparer 4% du marché mondial de la maintenance et de la réparation aéronautique (MRO), et ses besoins en avions civils et militaires ne sont pas anecdotiques.
Philippe Boissat, Conseiller principal aérospatial et défense Europe - Deloitte
« On imagine une demande d’environ 1 000 avions civils neufs pour 2020, ce n’est pas rien. Il y a aussi toute la flotte militaire à renouveler ce qui est aussi très intéressant. »
Autant d’arguments qui devraient finir de convaincre les industriels du secteur à s’implanter sur le sol indien à l’image du groupe français Safran ou du russe Sukhoi déjà présents. Les objectifs sont multiples : remporter de nouveaux contrats sur place et pourquoi pas se servir de l’Inde comme plateforme pour exporter en Asie où la demande est grandissante.