Jusqu’au 9 mars prochain se tient dans 37 pays "la semaine mondiale des femmes de l’air". Lancée en 2010 par l’association des femmes de l’air, dont le siège social est basé à Vancouver au Canada, cette manifestation a pour objectif de faire la promotion de la gente féminine dans ce milieu très masculin. L’organisme regroupe aujourd’hui quelques 2 000 femmes de par le monde.
Marguerite Varin - Pilote :
" Ce n'est pas l’idée des femmes de venir en premier vers l’aviation, donc d’avoir des journées, des évènements pendant une semaine entière où l’on fait que parler de ça pour les femmes, et où elles sont les seules à voler, où elles se retrouvent en groupe. Et bien ça les encourage et ça leur fait dire, pourquoi pas !? "
C’est le cas ici, à 90 km de Montréal, au nord du Québec, à l’aérodrome Lachute. Dans ces hangars aux toits rouges qui entourent la piste, il y a des garages, qui permettent aux propriétaires d’avions de tourisme de garer leurs appareils, mais aussi des logements, pour vivre pleinement leur passion. Parmi la quinzaine de résidents, Marguerite Varin et son conjoint Claude habitent ici depuis 19 ans et ce n’est pas un hasard.
Marguerite Varin - Pilote :
" Il y a eu un boom de développement parce que c’est le seul endroit légal au Québec où l'on peut avoir un aéroparc, où les gens peuvent avoir leur résidence privée avec un plus gros garage dans lequel ils mettent leur avion. Alors pour les passionnés d’aviation qui veulent toujours être dans les airs, ce n'est pas compliqué, ils restent près d’une piste. Ils ouvrent leur porte de garage et se rendent jusqu’à la piste. "
Marguerite Varin fait partie des quelques 7 % de femmes pilotes au monde. Un pourcentage qui n’a augmenté que de 2 % depuis le début du siècle dernier, soit depuis l’obtention du premier brevet de pilote par une femme, Raymonde de Laroche, en mars 1910. L’idée que le pilotage est réservé aux hommes reste ancrée, mais cela change doucement.
Claude Varin -Pilote :
" Ça évolue, mais ça n’évolue pas rapidement. Il y a énormément de débouchés pour les femmes que ce soit comme pilote, comme mécanicien, dans tous les domaines qui ont attrait à l’aviation. C’est juste le début. Mais je pense que l’on arrive à un point où il va y avoir une masse critique. L’exemple le plus flagrant c’est entre moi et ma conjointe, il y a beaucoup de gars dans l’aviation qui lâche le domaine parce que leur conjointe ne suit pas. Dans mon cas si je n’ai pas envie de suivre, c’est elle qui prend l’avion, puis qui s’en va toute seule. Dans tous les autres domaines de l’aviation, il y a une place pour les femmes. C’est une petite révolution tranquille qui se fait, doucement, mais qui se fait. "
Ce week-end, plus de 300 femmes devraient s’envoler de l'aérodrome Lachute.