Grâce à l’enregistreur des paramètres de vol de l’ATR de Transasia, on en sait un peu plus sur le déroulement des faits tragiques qui se sont déroulés il y a une semaine à Taipei. Et plusieurs questions se posent. 37 secondes après avoir décollé, le turbopropulseur enregistre une panne de son moteur droit.
Une situation critique ? Non, n’avoir qu’un seul des deux moteurs en fonctionnement dans cette phase de vol est certes délicat mais n’empêche en rien l’avion de poursuivre son ascension. C’est d’ailleurs ce qu’il fait. Grâce à son unique moteur gauche, il s’élève de 135 mètres supplémentaires.
Quelle est la procédure à suivre ? En cas de panne moteur, la procédure manuelle qui doit être effectuée (Memory Item) est bien définie. Le pilote aux commandes doit réduire la puissance délivrée par le moteur défectueux en actionnant l’une des deux manettes Power Levers. L’autre pilote doit lui via les manettes Condition Levers, mettre manuellement les hélices en drapeau pour éviter qu’elles ne freinent l’avion puis fermer l’arrivée du carburant. Enfin la poignée coupe-feu du moteur en panne, doit être tirée pour isoler complètement le moteur. Cette procédure semble bien avoir été respectée par les pilotes de Transasia, mais sur le mauvais moteur, le gauche, celui qui fonctionnait.
Y avait-il un intérêt à couper le moteur gauche ? Non. En pareil cas, il n’y a aucune justification à couper le seul moteur qui fonctionne. Dans cette situation de stress, les pilotes pourraient avoir mal identifié le moteur à éteindre. Le moteur gauche a d’ailleurs été coupé et le droit, qui ne fonctionnait plus, mis à la puissance maximale. C’est à ce moment que l’équipage lance un appel de détresse : « Mayday » répétée à trois reprises, une transcription phonétique anglicisée du terme français « m’aider ».
Réalisant peut-être leur erreur, les pilotes vont 42 secondes après son extinction volontaire, redémarrer le moteur gauche. A cet instant l’avion a passé 1 minute et 15 secondes en vol plané. Il décroche, et s’écrase.
Le bilan s’est encore alourdi. Le crash du vol GE235 a fait 40 victimes et trois passagers sont toujours portés disparus.
Jjoseph bartola
Posté le 12/02/2015 à 14h11
Pour moi qui vole un peu je déplore cette tragédie, malheureusement on ne peut rien faire. Hommage aux familles.
Signaler un abus Répondre