Une reconversion de l’automobile à l’aéronautique… Le groupe français automobile PSA Peugeot Citroën traverse une zone de turbulences et se sépare de 8.000 salariés… Certains d’entres eux viennent donc de rejoindre des grands groupes aéronautiques comme Safran ou Thales. Rencontre ! Le secteur aéronautique va bien… Très bien même mais il a du mal à recruter ses spécialistes… Alors les industriels français se tournent vers l’automobile pour trouver les meilleurs profils disponibles… Pierre a passé 13 ans chez PSA Peugeot Citroën ou il a fini chef de projet en Russie. Cet ingénieur a rejoint Thales il y a moins de cinq mois pour s’occuper de l’industrialisation de tubes à ondes progressives… Pierre ALAZAR, Ingénieur industrialisation chez THALES « Par rapport à ce que je pouvais faire chez PSA qui était principalement de l’assemblage d’éléments, ici on façonne vraiment le tube et c’est vraiment ce qui était intéressant pour moi… Et même si c’était des procédés intéressants chez PSA, je vais apprendre ici l’assemblage et le façonnage du tube dans un deuxième temps. C’est ce qui a donné l’attrait au poste et c’est pour cela que je suis venu rejoindre Thales ». Un parcours similaire emprunter cette année par Pascal qui était responsable qualité des moteurs essences à PSA… Devenu responsable des équipements hydrauliques chez Microturbo, une filiale du groupe Safran… Pascal TRUCHET, responsable qualité des équipements hydrauliques chez SAFRAN « En automobile on avait déjà des méthodologies qualités très robustes étant donné qu’elles avaient été mises en place historiquement dans le monde automobile. Il faut aussi se confronter aux exigences aéronautiques qui sont elles, plus rigoureuses ». Même si les secteurs automobile et aéronautique sont proches, les transfuges ont quand même besoin d’être formé en interne… « Il y a eu une petite période de coaching auprès de mon responsable hiérarchique pour que je puisse être sensibilisé puis formé au méthode de travail de Safran, avec à l’issue de cette période de coaching une habilitation particulière pour valider tous les documents sur lesquels je suis amené à travailler ». « Moi j’arrive avec un bagage industriel donc je sais comment construire une industrialisation, comment synthétiser l’ensemble pour avoir un référentiel exploitation robuste à livrer au fabriquant. Et pour l’instant, avec l’expérience que j’ai chez Thales je m’assoie essentiellement sur l’expérience des uns et des autres qui connaissent la technique au-delà de ce que je peux connaître et appréhender en quelques mois ». Thales comme Safran a signé récemment un partenariat avec PSA pour reconvertir certains profils de la firme automobile aussi bien ingénieurs, techniciens ou ouvriers qualifiés. Potentiellement, jusqu’à 300 postes sur 1 000 recrutements chez Thales et 400 sur les 3000 postes à pourvoir chez SAFRAN seront issus du transport terrestre à la fin de l’année. « C’est vrai que le monde de l’automobile ne se porte pas très bien… A contrario de l’aéronautique qui est en plein boom. On le sent très bien quand on est ici ! Le fait de travailler dans un environnement de travail comme celui-là n’est que positif ! » La reconversion des salariés de l’automobile vers l’aérien a de beaux jours devant elle : entre 10 et 15 000 postes sont à pourvoir chaque année chez les industriels français de l’aéronautique.