Lorsque vous achetez un billet d’avion, le prix que vous payez inclut la "taxe d’aéroport". Mais à quoi correspond-elle exactement ? Qui en est le bénéficiaire ? Comment est elle calculée ? Explications.
Avant toute chose, sachez que la taxe aéroport qui s’appliquent pour tout passager en partance diffère en fonction du pays et de l’aéroport dont vous partez. Et sous cette dénomination commune, sont regroupées en fait différentes redevances.
Jean-Michel Vernhes - Président de l’Union des Aéroports Français :
« C’est destiné à financer l’intégralité des coûts de sûreté, de sécurité et de mesures environnementales. La taxe aéroport a un taux pour chaque aéroport. »
Les aéroports ne font donc pas de bénéfices avec cette taxe. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Car dans la majorité des pays, est également inclus dans cette taxe d’aéroport : une taxe environnementale sur l’émission des gaz à effet de serre par exemple en Suisse et dans les pays nordiques, ou encore sur les nuisances sonores en France et qui sert à indemniser les riverains touchés par le bruit.
Elle est calculée en fonction du type d’appareil et de l’aéroport, et elle est payé par la compagnie qui la répercute très souvent au passager. C’est également le cas de la redevance de contrôle aérien qui permet de financer les services qui gèrent la navigation aérienne.
La "Taxe Chirac" instaurée depuis 2006 fait aussi partie de la "Taxe Aéroport" de neuf nations. Destinée à lutter contre les pandémies dans les pays en voie de développement elle concerne tous les passagers au départ des pays signataires comme : la France, le Congo, Madagascar ou encore le Chili. Son montant varie en fonction de la destination et de la classe sur laquelle vous voyagez. Elle est versée à l’organisme Unitaid.
Chaque pays à donc ses spécificités. Certains rajoutent dans cette taxe d’aéroport une taxe sur le prix du billet, d’autres une surtaxe carburant, ou encore une Taxe Aviation Civile comme en France et qui finance une partie des services de la Direction Générale de l’Aviation Civile et dont le montant dépend de la destination. Et puis il y a la redevance passager, qui elle, revient bien dans les caisses de l’aéroport.
Jean-Michel Vernhes - Président de l’Union des Aéroports Français :
« C’est-à-dire que pour chaque passager, au départ, nous avons une redevance qui dépend en général de la destination du vol : s’il est Shengen, s’il est européen non-Shengen ou international. C’est une redevance que la compagnie paye à l’aéroport. »
Et pour corser le tout, chaque compagnie rajoute ensuite dans cette "taxe aéroport" des coûts spécifiques liés à son propre fonctionnement.
Ce qui n’est pas inclus en revanche dans l’appellation "taxe aéroport" et qui est répercuté directement sur le prix du billet est la redevance d’atterrissage. Chaque compagnie doit la payer à l’aéroport sur lequel elle atterrit. Son montant dépend du tonnage de l’appareil, comptez autour des 300 euros pour un A320 par exemple. Elle permet ainsi à la plateforme aéroportuaire d’entretenir ses infrastructures.
Si vous avez bien suivi, la taxe d’aéroport n’est donc pas la même partout, car en fonction du pays, de l’aéroport, de la compagnie, de la destination ou encore de l’appareil, son montant varie. À titre d’exemple, en France, sur un billet Province-Paris à 450 euros, 50 euros sont imputables à cette taxe. Et 13 euros reviennent réellement à l’aéroport de départ. Pour que transporteurs et aéroports puissent jouer "jeu égal" entre eux, une harmonisation mondiale de cette taxe serait la clef, mais devant la complexité de la tâche pas sûr que cela arrive un jour.