Des chercheurs de l’Association Américaine de Microbiologie (American Society for Microbiology) viennent de mener une étude sur la résistance dans les avions de deux agents pathogènes : le Staphylocoque Doré et l'Escherichia Coli.
En respectant le taux d’humidité et la température que l’on trouve à bord des avions, ils ont infecté dans leur laboratoire : des accoudoirs, des tablettes en plastique ou encore des volets de hublot. Et les résultats sont surprenants.
Kiril Vaglenov, chercheur à l'Université Auburn Alabama, Etats-Unis : « Notre recherche montre que ces bactéries peuvent survivre sur certaines surfaces pendant plus d’une semaine, et il y a un risque de transmission par les mains. Bien sûr nous n’avons pas pris en compte ce qu’il se passerait si nous désinfections ces surfaces avant.»
Le Staphylocoque Doré, mortel dans certains cas, peut survivre jusqu’à 168 heures, 7 jours dans le tissu de la poche des sièges, l’Escherichia Coli reste vivant 4 jours sur les accoudoirs par exemple. Alors une question se pose : quelles parties d’un avion sont désinfectées par les sociétés de nettoyage ?
Nathalie Chesnais, directrice Qualité - Développement Durable chez Servair : « On va faire une désinfection dans certaines zones, généralement les offices, les galleys, là où est préparé l’alimentation et les toilettes des fois les tablettes. Pour les long-courriers il va y avoir ces opérations à chaque intervention parce-que les temps d’escale sont plus longs, dans un court-courrier on va juste faire un nettoyage sommaire. C’est à dire que l’on enlève les papiers, les chewing-gums, les journaux, pour qu’il soit visuellement propre. Le court-courrier va avoir une désinfection pendant les opérations éventuellement de nuit, à sa base. Il faut comprendre aussi qu’un siège d’avion, en tout cas la partie tissu ou la partie accoudoirs etc… n’est pas prévue pour être désinfectée. Notre environnement général n’est pas stérilisé ou désinfecté tous les jours. »
Les produits utilisés pour détruire bactéries et virus répondent à des normes désinfectantes mais leur efficacité est limitée dans le temps. Ces chercheurs américains vont donc désormais se pencher sur des moyens plus efficaces de désinfection ainsi que sur des tests de matériaux résistants naturellement aux microbes. La guerre aux bactéries dans les avions est ouverte.